France
Je suis une mère au front de Montréal pour mes enfants Guillaume et Amélie et mes petits-enfants, Arthur, Éli et Marine. Il y a quelques années, je décidai d’épingler un cœur vert à ma veste et de monter au front rejoindre celles qui s’y trouvaient déjà. Moi qui avais passé ma carrière de l’autre côté du miroir au gouvernement fédéral, voilà que je me retrouvais auprès de femmes déterminées à donner un futur à nos enfants.
Depuis, je ne cesse de m’émerveiller de nos histoires et de nos actions. Il m’arrive de naviguer dans les eaux troubles du défaitisme, de la colère et de la culpabilité. Alors, je m’accroche à cette force qui réside dans l’entraide, cette autre loi de la nature telle qu’évoquée par le biologiste Pablo Servigne et qui est depuis trop longtemps ignorée. Je crois en cette poésie commune qui interroge et permet d’imaginer ensemble cet autre monde qui reste à créer.
Jena
Je suis mère au front pour mes enfants, Joakim, Mikaël, Emerik, et mes filleuls Grégoire et Julian. J’ai aussi démarré le groupe Mères au front de Rosemère et ses environs.
Je suis biologiste, diplômée de la maîtrise en sciences de l’environnement, détentrice d’un doctorat en géographie et spécialiste en écosanté, soit l’étude des liens entre la santé, la société et les écosystèmes. C’est en séjournant en Amazonie de 2016 à 2019 avec ma famille que j’ai pu démontrer les impacts de la déforestation et de l’exploitation pétrolière sur la santé des peuples autochtones en lien avec la contamination au mercure. J’ai rédigé plusieurs articles de blogues scientifiques notamment sur les enjeux environnementaux ayant un impact sur la santé des peuples autochtones d’Amazonie et sur les parallèles entre l’invisibilité des femmes et des écosystèmes (publié par Amazon Frontlines). Aujourd’hui, je travaille avec la Communauté de pratique canadienne en approches écosystémiques de la santé (CoPEH-Canada). J’aime faire du yoga, lire et écrire, faire du vélo camping, voyager, jardiner, être dehors et passer du temps avec ma famille et mes ami-e-s.
J’aime dire que pour protéger la nature, il faut l’aimer, et pour l’aimer il faut la connaître. Pour que les gens connaissent leur environnement, il faut plus d’accès à la nature. Cela veut dire qu’il faut une prolifération des espaces verts urbains ; des grands parcs régionaux proches des grandes villes et des grandes aires protégées en milieux sauvages, accessibles équitablement pour toutes et tous. Amener nos jeunes en nature est une des meilleures façons de s’assurer qu’ils deviendront à leur tour de fervents défenseurs de l’environnement.
Kelly
Je suis médecin urgentologue et épidémiologiste au Centre universitaire de santé McGill et un parent impliqué dans l’activisme environnemental depuis plus de 30 ans. “Si vous ne faites pas partie de la solution, vous en êtes en partie le problème”. C’est ce désir d’agir qui a depuis toujours motivé mes actions.
Je me suis très tôt intéressée aux effets des pesticides sur la santé humaine que ce soit en participant à une campagne visant à réduire leur utilisation non agricole ou en tant que membre du Comité de gestion de l’examen des pesticides (ARLA). Récemment, j’ai rejoint les mouvements For Our Kids et Mères au Front, portée par l’amour pour mes enfants et pour l’environnement. Tous nos enfants méritent de pouvoir continuer à profiter de la beauté de nos lacs, de nos forêts et de la biodiversité qui rend cette planète vivable et merveilleuse. Protégez ces précieuses ressources est l’engagement le plus puissant que nous puissions prendre.
Nous n’avons qu’à observer nos jeunes et les sagesses pour comprendre que “personne n’est trop petit pour faire une différence”, comme le souligne Greta Thunberg.
Marie-Andrée
Je suis maman de 4 magnifiques filles. J’ai toujours fait attention à mon prochain et à l’environnement mais, comme des milliers de mères et grand-mères, je n’avais jamais milité ou pris la parole à ce sujet.
Bénévole depuis 28 ans avec les jeunes, me donnant comme mission d’être l’adulte qui fait que tout est possible, je fus donc estomaquée quand ma plus jeune (13 ans à l’époque) me dit : «Ça sert à rien d’aller à l’école ou de faire des enfants, parce que quand je serai plus grande, y’aura même plus de planète». Mon enfant n’était pas capable de se projeter dans son avenir?!! J’en revenais pas, je réalisais qu’on leur volait leur moment présent, j’étais aussi triste que fâchée, je venais de faire la rencontre avec l’éco-anxiété.
Je tombe sur le cri du cœur des mères au front, je me dis : c’est exactement ça. Je fais ma première action, je me pose avec un cœur vert en papier construction sur Facebook pour les appuyer. Je démarre le groupe Mères au front – St-Jean-sur-Richelieu et je rencontre mon premier député, Louis Lemieux, qui me fait bien comprendre que je ne connais rien sur l’environnement ni à la politique. Je lui dis : c’est vrai que je ne connais rien, puisque j’ai choisi un autre parcours de vie…je ne devrais pas être ici à vous parler de mon inquiétude pour les prochaines générations. J’ai instigué le groupe Mères au front des Cantons-de-l’Est, j’ai rencontré 5 autres député-e-s, et je suis impliquée dans plusieurs comités et projets du mouvement, car j’y crois, je crois qu’on peut aider à changer les choses. Résultat? Depuis quelques mois, en me voyant passer à l’action, ma fille croit en l’avenir et m’a même dit l’autre jour «quand j’aurai des enfants!».
Ce récit, Marie-Andrée l’a lu au premier ministre Legault lors d’une première rencontre en personne (21 juin 2022) avec d’autres femmes incroyable, inspirantes et allumées d’un feu de bienveillance pour le vivant. Habitant Stanbridge East aujourd’hui, elle souhaite consacrer plus de temps à la zoothérapie, un nouveau défi qui l’énergise. Marie-Andrée réduira son implication au sein du mouvement mais reste active avec le groupe Mères au front – Cantons-de-l’Est. Au courant des deux dernières années, rencontrer des Mères au front de partout au Québec, en virtuel ou en vrai, ont été une source d’inspiration et d’énergie incroyable! « Nous avons tous en nous l’idée de changer le monde et de le laisser en meilleur état. Nous pouvons toutes et tous faire des pas pour y arriver et avoir rencontré le premier ministre en est la preuve. Je suis une fille de gang et c’est en gang qu’on peut changer le monde.