Depuis le printemps 2022, les Mères au front de Rouyn-Noranda mènent des actions avec plusieurs allié·e·s afin d’exiger un air pur et un environnement sécuritaire. En 2023, cette mobilisation est devenue une campagne nationale grâce à la volonté des groupes locaux Mères au front de partout. De nombreuses actions ont eu lieu à Rouyn-Noranda comme ailleurs au Québec, en solidarité avec les citoyen·ne·s dans cette lutte qui nous concerne tous·tes. Et c’est loin d’être terminé!
Depuis 2022, le dossier de la Fonderie Horne a mobilisé beaucoup d’énergie de la part des Mères au front de Rouyn-Noranda et évidemment de toute la communauté. Plusieurs moyens ont été utilisés pour exiger le droit de vivre dans un environnement sain et sécuritaire.Le 9 février, les données du projet d’échantillonnage communautaire de neigeont été dévoilées. Ces résultats effarants visaient à démontrer l’ampleur de la contamination qui affecte tout le territoire urbain de Rouyn-Noranda. Malgré les consultations publiques de l’automne 2022, où une large majorité des répondant·e·s ont exprimé être contre le plan de Glencore, le gouvernement en place est allé de l’avant, permettant à l’entreprise de polluer l’air et le sol de la ville pendant de trop nombreuses années encore. Cette situation est inacceptable et dure depuis des décennies : ce sont la santé de la population et la protection de l’environnement qui devraient être les priorités de nos élu·e·s et non la maximisation des profits. Les injustices qui se produisent à Rouyn-Noranda concernent l’ensemble de la population québécoise, car le respect des normes environnementales, le respect de la santé des enfants et le respect du vivant sont l’affaire de tous.
Des actions continuent d’avoir lieu à Rouyn-Noranda et ailleurs, en solidarité aux citoyen·nes dans cette lutte qui nous concerne tous·tes.
Toutes les actions en cours, à venir et passées
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Pour toutes informations supplémentaires, contactez la coordonnatrice de la campagne Rouyn-Noranda, Isabelle Fortin-Rondeau à rouynnoranda@meresaufront.org
La Fonderie Horne fond divers intrants, soit des concentrés provenant de mines de cuivre, des boues industrielles ou des matériaux électroniques. Elle produit des anodes de cuivre pures à 99,1%, qui sont envoyées à l’Affinerie CCR à Montréal-Est (aussi propriété de Glencore) qui purifie le cuivre à 99,9% et ensuite le vend.
Après la découverte d’un filon de cuivre et d’or au début des années ‘20, la mine Noranda ouvre ses portes en 1924 et opère jusqu’en 1976. La ville de Noranda est fondée par la compagnie même, c’est une « company town » bien ordonnée, avec les maisons des ouvriers au pied de l’usine, des rues commerçantes, des églises et les maisons des notables au bord du lac. La fonderie ouvre sur le même site en 1927, refusant la demande du Ministère de la colonisation et des mines de s’installer une vingtaine de kilomètres plus au nord pour éviter les effets négatifs des gaz sulfureux qui s’en échapperont.
La fonderie a été rachetée par la multinationale Glencore en 2013. C’est une entreprise anglo-suisse de négoce, de courtage et d'extraction de matières premières qui opère partout dans le monde. Son chiffre d'affaires en 2022 était de 278 milliards $ US. Glencore est reconnue pour plusieurs scandales, controverses et allégations de corruptions. Lire ce document produit par Mining watch Canada pour en apprendre plus : Une mauvaise affaire pour le Canada : L’expansion du géant minier Glencore au Canada menace le climat et les communautés.
La fonderie environ 25 contaminants différents incluant l'acide sulfurique, l'antimoine, l'argent, l'arsenic, le cadmium, le chrome, le cobalt, le cuivre, le fluor, le manganèse, le mercure, le nickel, le plomb, le sélénium, le zinc, l'oxyde d’azote, le dioxyde de souffre, le monoxyde de carbone et le thallium.
La fonderie Horne bénéficie d’une entente ministérielle, autrement dit un permis de polluer. Ces ententes avaient pour but au départ d’accompagner les entreprises polluantes vers le respect des normes. Elles sont normalement d’une durée de 5 ans et deviennent de plus en plus contraignantes pour l’entreprise.
La première valeur cible pour 2007-2012 : 200 ng d’arsenic par m3 d’air en moyenne par année
La deuxième valeur cible pour 2012 à 2017 : 200 ng d’arsenic par m3 d’air
La troisième valeur cible pour 2017-2022 : 100 ng d’arsenic par m3 d’air
La quatrième valeur cible pour la période en cours (2023-2028), elle propose un plan de réduction des concentrations d’arsenic dans l’air : 65 ng/m3 en 2023 (22 fois la norme), 45 ng/m3 en 2024 (15 fois la norme), 45 ng/m3 en 2025 (15 fois la norme), 45 ng/m3 en 2026 (15 fois la norme), 15 ng/m3 en 2027 (5 fois la norme) et aucun plan pour atteindre la norme de 3 mg/m3.
En 2018-2018, des études de biosurveillance ont été faites sur la population de Rouyn-Noranda pour évaluer le taux d’imprégnation à l’arsenic et au plomb. Au moment où la Santé publique allait déposer son rapport, le directeur (Horacio Arruda) a demandé à ce que l’annexe 6 en soit retirée, ce qui fut fait. Il a fallu le travail de journalistes en 2022 pour que le public connaisse le contenu de cette fameuse annexe.
Cette annexe cachée montre qu’à Rouyn-Noranda, on trouve (comparativement au reste de la province) :
- 25% plus de bébés de petits poids (moins de 2,5 kg)
- 50% plus de MPOC (maladies pulmonaires obstructives chroniques)
- 30% plus de cas de cancer du poumon
- Une espérance de vie réduite de 5 ans